Une belle randonnée nous attendait avec un temps idéal pour marcher.

Nous remercions nos guides d'un jour, Marylou et Armand pour cette agréable journée dans les collines et les sous-bois accompagnée des bruissements des eaux du Blavet, sans oublier le sympathique chauffeur (car nous étions transportés en bus) qui nous a véhiculé avec attention et sécurité.

En voici un souvenir grâce aux commentaires d'Armand:

A partir de Pont-Augan nous commençons notre randonnée en empruntant le chemin de halage qui longe la rive gauche du Blavet.

Très rapidement nous remarquons d’anciennes bornes kilométriques en granit qui laissent à penser que ce chemin fut sans doute très fréquenté avant que la traction mécanique permette aux hommes de parcourir, plus directement, cette région au relief accidenté.

Parmi ces hommes, il y a fort longtemps, figuraient notamment les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle.

Le Blavet constitue en effet, sur une bonne partie de son cours, un axe naturel Nord-Sud traversant la Bretagne, notamment depuis Paimpol qui était un point de départ des Jacquets.

Après avoir traversé le Blavet à l’écluse de Trémorin, le sentier grimpe en serpentant sur les collines plantées de « châtaigniers » qui nous conduiront à Quistinic (châtaigne en breton).

Avant d’y parvenir, nous découvrons bientôt la chapelle Saint Roch. Cet édifice, reconstruit au 17ème siècle, remonte sans doute du 15ème comme l’attestent une fenêtre en arc brisé et un bénitier datant de cette époque ; il est entouré de 2 fontaines alimentées par un petit ruisseau. Ce lieu de culte est en fait dédié à 2 saints : Saint Roch et Saint Eloi et a pour vocation la protection des chevaux que l’on aspergeait de l’eau des fontaines lors d’un grand pardon annuel.

J’oserai l’explication suivante pour tenter de relier Saint Roch, Saint Eloi et les chevaux.

Saint Eloi, en qualité d’orfèvre, est le saint patron de tous ceux qui travaillent le métal, donc des maréchaux- ferrants.

La légende lui prêtant l’invention du fer à cheval, c’est probablement pourquoi il est devenu protecteur des chevaux.

Saint Roch, qui a fait sa médecine dans sa ville natale de Montpellier, s’est illustré en soignant les malades atteints de la peste. Pour cette raison il est devenu le saint que l’on invoque pour toutes les maladies contagieuses des hommes et des animaux … et donc des chevaux…

Il y a surtout toutes les raisons de penser que cette chapelle… construite à l’écart de la ville à l’époque de la peste… près d’une eau « miraculeuse », à été dédiée à tous les saints (notamment Saint Roch et Saint Eloi) qui pouvaient protéger les hommes et leurs animaux de cette maladie.

Après un repas frugal dans le charmant bourg de Quistinic,

nous prenons le temps de découvrir l’église paroissial Saint Pierre puis la chapelle attenante Saint Mathurin.

Eglise St Pierre :(1749-1752) remplace une église plus ancienne. Il s'agit d'un vaste édifice en forme de croix latine, dans le style de la Renaissance pseudo-classique.Le clocher a été édifié à la même époque.La flèche de la tour-porche date de 1894.Le retable a été remanié en 1871 par le sculpteur Le Brun de Lorient qui est aussi l'auteur des diverses statues.

Chapelle St Mathurin :

Celle-ci, reconstruite au 19ème siècle, se dresse sur un ancien édifice, datant du 15ème , érigé par les Trinitaires (même confrérie qu’à Sarzeau) qui avaient un prieuré à Quistinic. A l’origine, les Trinitaires étaient un ordre religieux destiné à faire libérer puis à soigner les prisonniers français, souvent réduits à l’esclavage, victimes des « barbaresques » c'est-à-dire des pirates musulmans du Maghreb écumant la Méditerranée (les marins étant souvent bretons, l’ordre des Trinitaires est bien connu en Bretagne).

Peu après sa fondation, cet ordre hérita d’un établissement (situé dans le Quartier Latin à Paris) qui comprenait notamment un hôpital et une chapelle dédiée à Saint Mathurin de Larchant que l’on invoquait pour la guérison des malades mentaux … et des femmes insupportables… C’est ainsi que ce saint devint le Patron de cet ordre que l’on appelle souvent Mathurins plutôt que Trinitaires. Pour honorer leur saint patron (et sans doute récolter quelque subsides…) l’ordre fit donc édifier ici ce lieu de culte qui abrite un reliquaire en forme de buste de Saint Mathurin.

Après cette visite, nous sortons du village en admirant au passage le lavoir Saint Pierre et la fontaine Saint Maturin et reprenons notre chemin vers Pont Augan.

Après une longue descente en pente douce et en laissant, à notre droite, pour une autre visite, la colline de Poul Fétan, nous regagnons le Blavet que nous franchissons à l’écluse de Ménazen (fort débit et passe à saumons) pour emprunter, à nouveau, le chemin de halage de la rive gauche.